La vie misérable des chiens courants
Ce n'est pas un, ni deux, ni trois, mais quatre chiens que nous venons de récupérer d'un coup d'un seul. C'est un chasseur qui nous a contactées pour les chiens d'un enclos isolé qu'il compte récupérer, vide de ses occupants. Le propriétaire des chiens a disparu...ils ne sont pas identifiés, encore moins vaccinés, ils n'ont même pas de nom, personne ne connait leur âge. Il y avait 17 chiens en tout, la diane s'est réparti le gros de la troupe, certains chiens sont partis dans d'autres département...Il en restait 4, plutôt craintifs, qui n'ont pas été pris.
Bien sûr qu'on a accepté de les prendre en charge. Sur place nous avons découvert, sans surprise, dans quelles conditions vivaient les chiens : littéralement dans leur merde, dans l'urine et dans la graisse. La graisse? C'est à dire les couennes d’abattoir que les chasseurs donnent aux chiens, pas de la viande, non, juste du gras bien dégueulasse et bien salé aussi... quand on connait les chenils on sait que l'eau, quand il y en a, est de couleur verte. Vous imaginez manger salé et avoir soif ce que cela implique...
Dans ces enclos on ne savait pas où poser les pieds entre la merde et la graisse, nos semelles restaient collées au sol! Les chiens tournaient en rond, inquiets, il a fallu les prendre au lasso pour les mettre en caisse de transport, l'enfer, pour eux qui ne sont que rarement manipulés, comme pour nous de les voir ainsi.
Direction le vétérinaire pour un contrôle sanitaire, test Leishmaniose, puis identification et épouillage! Entre les puces et les tiques un cauchemar! Tout va bien ou presque : les 3 femelles ont des tumeurs mammaires, le mâle n'a rien!
Ils sont tous les quatre maintenant bien installés, pour la première fois de leur vie ils ont de l'eau propre, changée tous les jours et nous avons ajouté des piscines dans lesquelles ils ne se lassent pas de se tremper et de boire comme quand on a beaucoup manqué. Ils peuvent aussi se coucher sur un sol propre, au frais, ou bien dans une niche garnie de paille. Ils ont à manger tous les jours Le PARADIS! Ils seront bientôt à l'adoption pour vivre, enfin, une vraie vie de chien.
On ne va pas ouvrir un débat pour, ou contre, la chasse, ce n'est pas le sujet, on aimerait que les chiens courants soient traités comme les autres chiens. Traduction : les chiens d'arrêt type Epagneul, Setter, Braque etc...sont dressés, en conséquence ils ont une "valeur". Les chiens courants type Bruno du jura, Bleu de Gascogne, Porcelaine etc...sont utilisés pour la chasse au sanglier, on les entasse dans des chenils crasseux, les femelles reproduisent 2 fois par an, si c'était plus ce serait encore mieux!, ils n'ont aucune valeur. Ils crèvent comme des chiens c'est le cas de le dire.
Messieurs les chasseurs de sangliers comment vivez vous chez vous? dans la merde? dans la crasse? que mangez vous? Êtes vous plus sales que les cochons que vous chassez? N'avez vous pas honte de laissez vos chiens survivre ainsi? On aimerait pouvoir cartographier tous les chenils de misère du département, identifier les propriétaires et diffuser leurs noms, leurs adresses et les photos de leurs chenils, pour que leurs voisins ou leurs amis les voient tels qu'ils sont : dis moi comment tu traites ton chien, je te dirai qui tu es...une sorte de page FB de la honte, du type #balancetonchasseur,..tiens c'est une idée ça. Tous les chasseurs ne sont peut être pas à mettre dans le même sac, mais toujours est il que presque chaque fois qu'il s'agit de chiens courants c'est la même histoire.
​
​
​
Octobre 2022, Balou nous a quitté
C’était un grand dadet comme on les aime. A son arrivée il rasait les murs, il fuyait les humains. Petit à petit nous avions gagné sa confiance, il lui en aura fallu du temps. Nous ne l’avons jamais contraint, Balou vivait sa vie de chien à roupiller au soleil, à rouziguer un os géant ou bien assis dans sa piscine, ah la piscine c’était son truc, ce grand chien adorait l’eau! Balou était le copain de Betty et de Flip. Comme beaucoup de chiens de chasse, Balou n’aura jamais connu la vie dans une famille, sa famille c’était nous et les copains. On ne sait pas s’il va leur manquer, mais à nous il nous manque déjà.