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Depuis quelques années, les vidéos chocs de l’association de protection animale L214 braquent les projecteurs sur les abattoirs, ce chaînon de la filière viande qui s’efforce de demeurer dans l’ombre.

Les actes de cruauté que ­révèlent régulièrement les images tournées en caméra cachée façonnent l’idée, du moins dans l’esprit d’une part croissante des Français, que les hommes qui s’activent sur les chaînes de dépeçage sont des tortionnaires. En témoignent les tombereaux d’insultes et de menaces qui leur tombent parfois dessus, comme le confient ici des salariés d’abattoirs incriminés par L214.
Car, bel exploit, les journalistes d’Envoyé spécial sont parvenus à convaincre plusieurs établissements de leur ouvrir leurs portes.

Recueillant la parole de ces ouvriers soudain montrés du doigt, ce reportage, dont nous n’avons vu qu’une version de travail encore à l’état d’ébauche, donne à mesurer leur désarroi.

« Nous ne contestons pas la gravité des dérapages, mais nous ne méritons pas d’être traités de la sorte », disent-ils en choeur. Changeant de focale pour embrasser la réalité des abattoirs dans sa globalité, les enquêteurs font apparaître une autre violence, celle faite aux hommes contraints de suivre la cadence ­infernale des chaînes d’abattage.

Il ne s’agit pas de mettre en cause l’association L214, dont la contribution au débat public est bien entendu salutaire, mais d’interroger tout le
système.

Jusqu’au consommateur prompt à s’indigner sans pour autant freiner son appétit carnivore
Marc Belpois pour Télérama

Abattoirs, des bourreaux ou des hommes (de Virginie Vilar, Geoffrey Le Guilcher, Emmanuel Bach et Mikael Bozo).

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