Elle s’appelait Vanda.
Nous l’avions recueillie il y a un peu plus de deux ans dans un triste état. La peau sur les os, avec une démodécie, des mamelles tombantes et puis cette plaie recousue grossièrement. Certains chasseurs n’amènent pas leur chien chez le vétérinaire lorsqu’il est blessé par le sangler. Quand ils ne le laissent crever dans le bois, ils le recousent eux mêmes bien entendu sans anesthésie, après tout ce n’est qu’un chien !
Vanda a eu la vie misérable des chiens de chasse utilisés pour le sanglier, ceux qui passent toute leur vie dans un chenil crasseux dont ils ne sortent que pour la chasse, qui ne mangent pas tous les jours parce que quand ils ont faim c’est mieux et quand on leur donne à manger ce sont des couennes bien dégueulasses avec du pain dur, l’eau dans leur seau est verte ou jaune, selon la saison, mais croupie ça c’est sûr, ils ne sont jamais traités contre les parasites, ils sont couverts de puces et de tiques, l’intérieur de leurs oreilles est sanguinolent, les femelles font portée sur portée pour entretenir la meute parce que la vie d’un chien pour le sanglier est courte en général, en clair les chiens comme Vanda ont une vie de merde.
Pour Vanda cette vie de galère s’est arrêtée le jour où elle est arrivée à l’association. Nous l’avons installée en famille d’accueil chez Carole. Avec ses bons soins, aidées par le vétérinaire, nous l’avons remise sur pattes. Au fil du temps les poils ont repoussé et Vanda a pris du poids. Son regard a changé. C’était une chienne douce et tranquille, elle avait pris ses marques avec Kaya, Sam, les chats de la maison et les chiots régulièrement accueillis par Carole.
Vanda avait un lymphome, elle était suivie par le vétérinaire, il y avait des jours avec et des jours sans. Malgré tout, elle avait ses petites habitudes : elle aimait dormir bien au chaud sur le canapé ou au soleil sur la pelouse, faire de petites balades.
Depuis deux jours sont ventre avait gonflé, ce matin chez le vétérinaire le diagnostic est tombé : les gencives étaient blanches, une ou des tumeurs avaient éclaté. Nous avons suivi l’avis du vétérinaire et c’est dans la concertation avec Carole sa famille d’accueil, que la décision a été prise. Notre poilue s’est endormie dans les bras de Carole, tout doucement…Le bonheur de Vanda n’aura duré que 2 ans, mais ce sont les deux plus belles années de sa vie de chien.
A défaut pour les chiens de chasse de connaitre une fois dans leur vie ce que c’est qu’une vie de famille, on aimerait que les chasseurs traitent mieux leurs chiens. Qu’ils les nourrissent correctement, qu’ils les soignent quand ils sont blessés, qu’ils nettoient de temps en temps leurs enclos, qu'ils aient de l'eau propre à boire...
Merci Carole d’avoir câliné Vanda comme tu l’as fait pendant tout ce temps. Tu dois être bien triste ce soir de ne plus la voir allongée prés de toi dans son panier…Nous pensons à vous deux.